Le féminisme d’Alexandra Kollontaï

Publié le 26 Juin 2025

Le féminisme d’Alexandra Kollontaï

Alexandra Kollontaï insiste sur l'importance d'un mouvement autonome des femmes. Mais son féminisme s'inscrit également dans le mouvement ouvrier. Surtout, Alexandra Kollontaï s'oppose à l'ordre moral et patriarcal. Elle préconise l'amour libre contre la famille bourgeoise. Sa théorie féministe se heurte à la réalité dans le feu de la révolution russe.

 

 

Lénine reste farouchement attaché à la morale bourgeoise, même au cœur de la révolution russe. Il fustige Rosa Luxemburg qui soutient les luttes de prostituées et évoque la question sexuelle pendant la révolution allemande. Lénine défend uniquement la figure de la femme-mère qui doit tempérer les ardeurs érotiques d’une jeunesse qui confond émancipation et dépravation.

Au contraire, Clara Zetkine insiste sur la satisfaction des besoins sexuels qui doivent être assouvis dans la société communiste aussi simplement que de boire un verre d’eau. L’abolition de la propriété privée doit se traduire par un communisme sexuel qui supprime toutes les entraves à la satisfaction du désir. Mais Lénine préfère canaliser et réorienter les énergies libidinales au nom des impératifs de la lutte du prolétariat.

Alexandra Kollontaï s’impose comme la seule femme à siéger dans le gouvernement soviétique. Née en 1872, elle devient marxiste à la fin du XIXe siècle. Elle suit Lénine avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Elle insiste sur le ralliement des femmes de la classe ouvrière à la lutte révolutionnaire. Elle insiste sur l’égalité entre hommes et femmes. L’autonomie du mouvement des femmes s’articule avec un programme révolutionnaire.

Alexandra Kollontaï  développe également une critique de la morale sexuelle bourgeoise imposée par les structures familiales traditionnelles. Elle défend l’amour libre au tournant des années 1910. Elle insiste sur la réinvention de l’amour et de la sexualité pour dessiner un programme révolutionnaire. Olga Bronnikova et Matthieu Renault présentent ces réflexions dans le livre Kollontaï, Défaire la famille, refaire l’amour.

 

Alexandra Kollontaï se penche sur les racines matérielles et idéologiques de l’oppression des femmes dans les sociétés bourgeoises. Elle élabore un communisme primitif avec des petites communautés. La propriété privée est inconnue tandis qu’aucune différence entre l’homme et la femme ne s’observe. Mais les femmes sont reléguées progressivement aux tâches maternelles. Cependant, Alexandra Kollontaï ne cite aucune source pour attester la véracité de ce récit anthropologique.

Alexandra Kollontaï s’inspire des théories marxistes de la famille. Dans L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, Engels évoque un communisme primitif. Mais l’invention de la famille monogame et de la propriété privée éloigne les femmes de la production pour les cantonner au foyer domestique. L’industrialisation plonge à nouveau les femmes dans le processus de production. Cependant, les ouvrières doivent également effectuer un travail de reproduction avec la maternité et les tâches ménagères.

 

 

               Kollontaï - 1

 

 

Féminisme révolutionnaire

 

Alexandra Kollontaï critique le féminisme bourgeois qui efface l’importance des luttes des femmes travailleuses. Ensuite, elle insiste sur le rôle des femmes dans le mouvement ouvrier. Elle évoque notamment la révolution russe de 1905. Alexandra Kollontaï estime que les ouvrières et les paysannes ont des intérêts communs avec les hommes de leur classe. Mais elles ont également des intérêts particuliers différents voire opposés à ceux des hommes.

Alexandra Kollontaï rejoint le Parti social-démocrate de Russie en 1899, à l’âge de 27 ans. Elle abandonne son mari et son enfant pour suivre des études. Cependant, c’est la révolution russe de 1905 qui déclenche sa conscience féministe. Cette révolte sociale permet l’émergence de diverses organisations bourgeoises qui revendiquent l’égalité politique entre hommes et femmes. Les marxistes doivent donc également avancer un programme destiné aux femmes de la classe ouvrière.

Cependant, le Parti social-démocrate refuse de développer une campagne adressée spécifiquement aux ouvrières. Le congrès de la Deuxième Internationale, à travers Clara Zetkine, avance la revendication du droit de vote des femmes. Cependant, le parti russe refuse d’évoluer. Alexandra Kollontaï estime que les femmes ne rejoindront jamais la lutte des classes si la singularité des oppressions qu’elles subissent et des souffrances qu’elles endurent est éludée.

Les femmes de différentes classes sociales subissent l’oppression du mariage et de la famille. Les féministes bourgeoises proposent uniquement des solutions individuelles, comme l’union libre. Ces propositions laissent intactes, à l’échelle collective, les structures familiales et s’avèrent incapables d’améliorer la situation des femmes de la classe ouvrière. Alexandra Kollontaï souligne le rôle économique de la famille avec la transmission du capital accumulé et la sauvegarde de la propriété privée.

 

Alexandra Kollontaï se rend au congrès des organisations féministes de 1908 avec un groupe d’ouvrières. La militante marxiste attaque ouvertement le féminisme bourgeois. Elle insiste sur la libération de la femme qui passe par la résolution de la question sociale et la transformation de l’ordre social actuel. Cette stratégie vise à former un groupe séparé, sur des bases de classe, pour proposer des résolutions indépendantes sur tous les sujets abordés.

Alexandra Kollontaï et Clara Zetkine lancent la Journée internationale du droit des femmes, aujourd’hui fêtée le 8 mars. Surtout, elles construisent le mouvement socialiste des femmes qui reste attaché à son indépendance pour défendre ses « intérêts spéciaux » mais participe également au mouvement ouvrier. Au début des années 1910, Alexandra Kollontaï rejoint la fraction des Bolcheviks. Elle incite ce courant à participer au terrain de la lutte des femmes.

Alexandra Kollontaï propose la création d’une organisation spécifique qui aborde les problèmes qui concernent directement les femmes, comme la maternité ou l’égalité politique. Des revendications spécifiques émergent comme le congé maternité, l’établissement de crèches dans les usines, ou des pauses pour permettre aux mères d’allaiter leurs enfants. La suppression du fardeau capitaliste de la maternité passe par une transformation radicale des rapports entre hommes et femmes. Pour cela, une nouvelle morale sexuelle doit émerger pour réinventer l’amour.

 

 

      Alexandra Kollontaï (1872-1952) en 1915. ©Getty - Apic/Getty Images

 

 

Révolution sexuelle

 

La prostitution révèle l’hyprocrisie de la morale bourgeoise et de la défense des valeurs familiales. Le commerce sexuel joue la fonction décisive de « paratonnerre contre la débauche ». Au contraire, George Sand valorise l’amour libre pour que la femme soit enfin reconnue comme un être désirant, une créature érotique à part entière. Cependant, Alexandra Kollontaï considère que l’amour libre peut devenir une réalité pour les femmes des classes populaires uniquement à travers une « réforme radicale dans le domaine des rapports sociaux » mais aussi une « transformation radicale des rapports de production ». Surtout, une évolution des normes de la morale sexuelle semble indispensable. Le droit de propriété du corps mais aussi de l’âme du partenaire doit être éradiqué. L’amour libre risque sinon de se heurter à la jalousie et à la souffrance.

Alexandra Kollontaï pointe les limites du mariage, de la prostitution et de l’union libre. Elle propose l’amour-jeu ou l’amitié érotique. Ce nouvel « art d’aimer » ne repose pas sur le sentiment de propriété et ne suppose pas de se donner intégralement à l’amant. Mais cette proposition suppose une nouvelle éducation à la vie émotionnelle. Il devient important de relativiser le rôle joué par l’idéal amoureux dans la vie psychique des femmes. Ce qui suppose l’émergence d’une nouvelle culture sociale.

 

La figure de la femme nouvelle repose sur la conquête de droits pour permettre l’affirmation d’une soif d’indépendance et de réalisation personnelle. La littérature évoque des personnages de femmes célibataires et indépendantes. Alexandra Kollontaï elle-même divorce de manière courageuse et refuse de dépendre d’un homme. Sa théorie puise également dans son expérience personnelle. Alexandra Kollontaï valorise évidemment cette figure de la femme nouvelle. Cependant, elle pointe les limites de l’individualisme bourgeois qui repose sur l’indépendance mais délaisse les conditions de vie des millions de femmes des autres couches de la société. Néanmoins, une nouvelle morale peut émerger au sein de la classe ouvrière.

Avec la révolution russe de 1917, Alexandra Kollontaï participe au gouvernement soviétique. Sa critique de la famille bourgeoise débouche vers le droit au divorce. Alexandra Kollontaï ne partage pas la conception verticale du pouvoir soviétique. Au contraire, elle insiste sur l’autonomie des masses et sur leur initiative. Alexandra Kollontaï impulse des réformes majeures. Un fond alimenté par des taxes et administré par les soviets doit permettre aux femmes prolétaires de participer à sa gestion. Les maternités deviennent ouvertes à toutes, gratuitement. Les obstétriciens deviennent des fonctionnaires qui ne peuvent plus mener des expérimentations sur des femmes pauvres. Des monastères sont transformés en hôpitaux et en maternité. Cependant, ces mesures se heurtent à l’hostilité des religieuses. En 1920, un décret légalise l’avortement.

 

 

          Alexandra Kollontaï à la table de travail avec Marcel Body dans la légation soviétique à Oslo (1923). - Eivind Enger — Oslo Museum: image no. OB.Y0975, via digitaltmuseum.no

 

 

 

Faillite de la révolution russe

 

Alexandra Kollontaï impose l’éducation collective des enfants pour cultiver le besoin de camaraderie et de solidarité. Elle tente de rassurer les mères attachées à leurs enfants en indiquant que l’éducation familiale peut perdurer. Cependant, les écrits de la ministre bolchevique estiment que les enfants appartiennent avant tout à la cité communiste. Elle souhaite abolir la propriété des parents sur les enfants. Les mères se doivent d’aimer tous les enfants.

Trotsky propose de nationaliser les tâches domestiques. Des cuisines et des cantines collectives sont ouvertes. Des « foyers communautaires » et des « maisons communes » permettent de sortir du cadre de la famille. Vivre dans une maison commune semble plus facile plutôt que dans un logement privé. On y trouve des cuisines et des blancheries communautaires, des crèches et des jardins d’enfants. Ensuite, les ressources énergétiques (bois et électricité) sont fournies en quantité suffisante. Même si le logement privé reste largement majoritaire, ces expérimentations permettent une « révolution dans la vie quotidienne ». Néanmoins, les dirigeants bolcheviques comme Trotsky privilégient l’industrialisation du pays plutôt que les expérimentations sociales. L’institution familiale est restaurée tandis que les soviets et l’auto-organisation des masses sont étouffés.

 

En 1921, diverses fractions du parti bolchevique se divisent sur le rôle des syndicats. Lénine estime que ces structures doivent se réduire à des organes d’éducation, des « écoles du communisme ». Trotsky considère que les syndicats doivent se réduire à un « appareil administratif et technique qui gère la production ». Ces deux courants considèrent que les organisations de classe doivent rester soumises au Parti sans jouer de rôle politique. Au contraire, l’Opposition ouvrière confère aux syndicats un rôle de direction économique et politique de la production.

Alexandra Kollontaï rédige la brochure de l’Opposition ouvrière. Elle observe une fracture entre le Parti communiste et sa base ouvrière. Le Parti s’est éloigné des masses et incorpore de plus en plus de bourgeois dans les appareils d’État. Elle invoque Karl Marx qui considère que « le communisme peut être et sera l’œuvre des masses ouvrières seules ». Alexandra Kollontaï exhorte de retrouver la confiance perdue dans la « force créatrice de la classe ouvrière ». Le Parti doit cesser de réfréner, mais au contraire encourager « l’initiative des masses » et leur « activité autonome ». Alexandra Kollontaï insiste sur l’importance de l’auto-émancipation de la classe ouvrière. Néanmoins, cette Opposition ouvrière reste surtout présente dans les sphères du pouvoir et semble peu implantée dans les usines et les quartiers populaires.

Alexandra Kollontaï, marginalisée au sein du Parti bolchevique, se réfugie dans la théorie. Elle considère la révolution sexuelle comme une composante indispensable de la révolution sociale. Elle s’attache à déculpabiliser l’acte sexuel. Elle valorise une camaraderie érotique. Elle insiste sur la dimension affective et spirituelle des relations amoureuses pour sortir de la conjugalité bourgeoise. La révolution dans les rapports intimes doit transformer les rapports sociaux.

 

 

     Alexandra Kollontaï (1872-1952), alors militante marxiste russe, dans les années 1910. ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images

 

 

Féminisme bolchevique

 

Olga Bronnikova et Matthieu Renault proposent une étude approfondie sur le féminisme d’Alexandra Kollontaï. Leur livre évoque la trajectoire politique et intellectuelle de la théoricienne de la révolution sexuelle et d’une figure majeure du mouvement bolchevique. Alexandra Kollontaï s’oppose au mouvement ouvrier qui élude les problèmes vécus par les femmes mais aussi au féminisme bourgeois. Elle critique l’imposture de la réussite individuelle de quelques-unes sans se préoccuper de l’émancipation de l’immense majorité des femmes.

Alexandra Kollontaï s’attache à construire un mouvement autonome. Les femmes doivent discuter des problèmes de leur vie quotidienne pour élaborer des revendications spécifiques. Ce mouvement féministe autonome doit ensuite rejoindre le mouvement ouvrier dans la lutte contre le capitalisme. Alexandra Kollontaï se heurte à l’hostilité de la social-démocratie à l’égard des problèmes spécifiques vécus par les femmes. Mais, avec Clara Zetkine, elle parvient à construire un féminisme socialiste et révolutionnaire.

Alexandra Kollontaï propose une critique radicale de la société patriarcale. Elle remet en cause l’éducation, la famille et l’ordre moral. Elle lance la proposition de l’amour-jeu ou de l’amitié érotique. La désacralisation du mythe amoureux doit permettre d’érotiser la vie quotidienne. Cependant, Alexandra Kollontaï insiste sur la construction d’une nouvelle morale. Dans une société patriarcale, l’amour-jeu risque de provoquer souffrances et jalousie. La révolution sexuelle passe par un bouleversement de l’ensemble des relations humaines.

 

Alexandra Kollontaï apparaît également comme une figure majeure de la révolution russe. Elle devient ministre et tente de mettre en application ses théories féministes. Cependant, ses réformes se heurtent à de multiples obstacles. Les dirigeants bolcheviques refusent les expérimentations. Ils considèrent que l’industrialisation de la Russie et la production demeurent prioritaires. Après l’élan révolutionnaire de 1917, le bolchevisme se bureaucratise et finit par étouffer les expérimentations nouvelles.

Surtout, Alexandra Kollontaï met en œuvre des réformes de manière brutale. Ce qui contribue à heurter une société réactionnaire. Des réformes se révèlent consensuelles et indispensables comme la gratuité de la santé ou le droit à l’avortement. En revanche, la réquisition des monastères ou l’éducation collective des enfants se révèlent plus audacieuses. Alexandra Kollontaï semble, au nom de l’opposition à la morale bourgeoise, tenter d’imposer de nouvelles normes morales. Mais la révolution sexuelle doit au contraire reposer sur une diversité et une multiplicité des possibilités plutôt que sur l’imposition d’une nouvelle norme unique qui doit régir la vie quotidienne de tous et toutes. Le projet de vie collective et de bouleversement de la vie quotidienne doit être proposé et développé. En revanche, l’imposition d’une nouvelle morale collectiviste révèle la brutalité d’un féminisme bolchevique.

Ensuite, Alexandra Kollontaï se rallie au stalinisme et à la contre-révolution bureaucratique. Elle mène une carrière d’ambassadrice. Ses idées féministes rallient l’impératif productiviste du régime. Elle défend même la maternité obligatoire pour construire la patrie des travailleurs. Néanmoins, dans les années 1917, Alexandra Kollontaï insiste sur les pratiques d’auto-organisation et sur l’autonomie des structures de bases. La féministe défend les soviets et les syndicats contre la centralisation du pouvoir et à l’étatisation de la révolution. La révolution sociale et sexuelle doit s’appuyer sur les expérimentations à la base, sur la créativité et la spontanéité du prolétariat.

 

Source : Olga Bronnikova et Matthieu Renault, Kollontaï, Défaire la famille, refaire l’amour, La Fabrique, 2024

 

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Radio : Amour et union libre : découvrir Kollontaï, diffusée sur France Culture le 20 avril 2024

Radio : Avoir raison avec... Alexandra Kollontaï, diffusée sur France Culture le 8 juillet 2024

Radio : L’amour, toujours, mais différent (5/5) : L’amour réinventé avec Alexandra Kollontaï, diffusée sur RTS le 13 mai 2024

Pablo Maillé, « Dans le capitalisme, réciprocité amoureuse est synonyme de propriété », publié sur le site du magazine Usbek & Rica le 29 février 2024

Matthieu Renault, La « grande famille prolétarienne ». Sur Alexandra Kollontaï, publié sur le site Révolution Permanente le 19 novembre 2022

Mara Montanaro, L’amour de/dans la révolution. Lire Alexandra Kollontaï, publié sur le site Contretemps le 26 avril 2024

Floé, Relire Kollontaï avec Olga Bronnikova et Matthieu Renault, publié sur le site Révolution Permanente le 2 juin 2024

Alexandra Kollontaï (1872-1952), publiée sur le site d'Hugues Lenoir le 23 août 2024

Clara Degiovanni, Recension publiée sur le site de Philosophie magazine le 15 mars 2024

Note de lecture publiée sur le site Archives révolutionnaires le 1er avril 2025

Nolwenn Veillard, Note de lecture publiée sur le site Lectures le 11 juin 2024

Note de lecture publiée sur le site Agir par la culture le 28 octobre 2024

Alexandra Kollontai : « L’amour libre est-il possible ? », publié sur le site Révolution Permanente le 2 mars 2018

Alexandra Kollontaï : l’amour et la révolution sexuelle, publié sur le site Révolution Permanente le 22 août 2016

Sophie Cœuré, Alexandra Kollontaï, révolutionnaire et féministe, publié sur le site La Vie des idées le 10 janvier 2023

Pauline Le Gall, Pourquoi ces écrivaines ont été invisibilisées ?, publiée sur le site du magazine Les Inrockuptibles le 13 mars 2024

Alexandra Kollontaï sur le site de l'Archive Internet des Marxistes

Kollontaï (1872-1952) sur le site Bataille socialiste

Publié dans #Révolution sexuelle

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