Grève étudiante et lutte sociale au Québec

Publié le 13 Octobre 2014

Grève étudiante et lutte sociale au Québec
Etudiants et chercheurs en sciences sociales reviennent sur le mouvement étudiant qui émerge au Québec en 2012. Cette expérience révèle l'originalité des nouvelles luttes sociales.
 
De février à septembre 2012 éclate la plus importante grève étudiante au Québec. Cette lutte s’accompagne d’un mouvement de contestation populaire d’une grande ampleur. Cette révolte, désignée comme le « Printemps érable », s’inscrit dans le sillage du « Printemps arabe » et d’une vague de contestation mondiale.
 
De nombreux livres ont été publié sur le mouvement au Québec. Mais ces textes privilégient soit les témoignages de l’intérieur sans recul critique, soit les analyses socio-politiques déconnectées de la lutte. Un ouvrage collectif, intitulé Un Printemps rouge et noir associe des chercheurs en sciences sociales et des étudiants qui ont participé au mouvement.
 
 
                                Un Printemps rouge et noir
Une grève étudiante
 
Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri présentent ce livre collectif à travers une réflexion générale. Le mouvement étudiant repose sur la grève et le blocage des cours. Ce mode d’action s’accompagne d’assemblées délibérantes, de manifestations et d’occupations. Au cours de l’histoire, la mobilisation étudiante vise à changer la politique locale et nationale, mais ne tente pas de peser sur le monde de l’éducation pour transformer la condition étudiante.
 
Le mouvement de 2012 est déclenché par la hausse des frais d’inscription qui s’inscrit dans la logique d’une éducation néolibérale conçue comme un investissement rentable pour augmenter la valeur d’un individu sur le marché du travail. La presse soutient cette réforme. De nombreuses universités et établissements du secondaire votent la grève. « Le mouvement s’est fait remarqué par son extraordinaire dynamisme et la diversité des formes de mobilisation, sans oublier quelques émeutes », décrivent Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri. Des actions originales et créatives se multiplient. Théâtre de rue, graffitis et affichage sauvage, peinture rouge projetée sur des bâtiments ou brique et fumigènes jetés sur les rails du métro font vivre la lutte.
 
Le mouvement s’appuie sur une défense des intérêts matériels. Les étudiants issus des classes populaires et les femmes semblent particulièrement actifs. En revanche, les étudiants des communautés issus de l’immigration participent peu au mouvement et leurs problèmes, comme la discrimination à l’embauche, ne sont pas pris en compte. De nombreux écrits se penchent sur le mouvement. Beaucoup semblent caricaturaux, comme des dénonciations grotesques de la démocratie directe ou du féminisme. Le collectif de Débrayage propose la réflexion la plus stimulante. Il exprime les analyses des anarchistes insurrectionnalistes et des situationnistes. Les actions directes et les émeutes sont valorisées, contre les syndicats et les discours idéologiques.
 
 
 
Arnaud Theurillat-Cloutier, Alexandre Leduc et Benoît Lacoursière reviennent sur l’histoire du mouvement étudiant, notamment au Québec. Le syndicalisme étudiant s’inspire du mouvement ouvrier. Mais il ne s’inscrit pas dans un rapport salarial et peut pas bloquer la production et le fonctionnement économique. Le mouvement étudiant regroupe des individus pendant une courte période de leur vie et il semble difficile de construire une organisation durable à partir d’une identité fluctuante.
 
Le syndicalisme oscille entre combat et concertation. Seul le rapport de force peut permettre de faire plier le gouvernement selon le syndicalisme de combat. En revanche, le syndicalisme de concertation s’attache à préserver sa « crédibilité » et sa « respectabilité » afin de pouvoir dialoguer et négocier avec le gouvernement. Ce syndicalisme privilégie des campagnes et le lobbying politique, plutôt que la grève. Ses deux tendances traversent le mouvement étudiant. Les syndicalistes étudiants sont également militants dans des organisations gauchistes ou anarchistes.
 
Dans le sillage de l’altermondialisme, émerge un nouveau syndicalisme de combat. Mais la CLASSE se rapproche progressivement du syndicalisme conventionnel, en dialoguant avec les médias et les fédérations étudiantes. Le groupe Force étudiante critique (FEC) dénonce cette évolution.
 
 
 
Alain Savard et Marc-André Cyr évoque la construction d’un rapport de force de la rue contre l’État. Pendant le mois de février, les syndicalistes de la CLASSE s’attachent à construire la grève. Ils tentent de convaincre les différentes associations étudiantes de participer à un mouvement de grève. Le mouvement semble alors peu radicalisé et peu d’actions sont organisées.
 
Les premières actions, encadrées par les associations étudiantes, restent gentillettes et pacifistes. Mais la répression et la brutalité policière contribuent à radicaliser le mouvement. Des actions autonomes, organisées en dehors des associations, se multiplient. Le 22 mars, une grande manifestation gentille et ludique devient un succès. Mais les manifestants se heurtent au mépris du gouvernement. Les actions légales et institutionnelles se révèlent inutiles.
 
A partir du 26 mars, des actions offensives perturbatrices se traduisent par des blocages d’autoroutes, de ports, d’entreprises, de ministères. Les associations perdent le contrôle du mouvement et semblent dépassées. Des manifestations nocturnes se déroulent chaque soir. Le trajet devient spontané et aucun service d’ordre n’encadre le cortège. Les manifestations nocturnes ouvrent un lieu politique permanent et facile d’accès. Mais la défense des campus et du blocage des cours empêchent de multiplier les actions offensives. Les actions deviennent moins nombreuses mais se traduisent par des affrontements violents avec la police.
 
A partir du 16 mai, la loi 12 permet de rendre illégale toute manifestation spontanée. Un mouvement de désobéissance civile de masse émerge alors. Les manifestations regroupent toute la population, au-delà des étudiants. Pourtant, le mouvement s’essouffle progressivement. Les étudiants semblent fatigués et doivent souvent travailler pendant l’été. L’organisation d’élections, avancées en août, avec la victoire de l’opposition, expliquent également l’effondrement du mouvement. Mais cette lutte, axée sur des enjeux étudiants, s’élargit progressivement pour s’opposer au capitalisme et à l’État policier.
 
 
La démocratie directe et ses limites
 
Marcos Ancelovici et Maxime Roy-Allard évoquent la démocratie directe. Les mouvements sociaux peuvent apparaître comme des moments d’expérimentation de nouvelles formes d’organisation. La délibération doit permettre de tendre vers le consensus pour prendre une décision. Ses nouvelles pratiques politiques s’opposent à la démocratie représentative pour expérimenter une autre société. Les associations étudiantes reposent sur une organisation hiérarchisée. Mais la CLASSE se réclame des principes de la démocratie directe. Ce sont les étudiants et les étudiantes qui doivent décider eux-mêmes. Chacun doit pouvoir s’exprimer.
 
Mais la CLASSE, comme toutes les organisations politiques et syndicales, révèle aussi ses limites. Les procédures formelles peuvent être utilisées pour limiter le débat et accélérer la prise de décision. Les délégués aux congrès disposent d’une importante marge de manœuvre et prennent des décisions sans mandat. Les assemblées se révèlent souvent creuses et ennuyeuses. Les véritables enjeux, sur lesquels chacun doivent s’exprimer et prendre une décision, deviennent noyés dans du bavardage gauchiste. Le formalisme permet à l’élite militante qui maîtrise parfaitement les procédures de prendre le pouvoir.
 
Ensuite, la spécialisation des tâches se développe. Gabriel Nadeau-Dubois devient la seule figure médiatique et abuse de son statut public. Les animateurs des assemblées sont souvent les mêmes. Des logiques structurelles, comme le sexisme et le racisme, traversent la CLASSE. Une division sexuelle du travail militant peut s’observer. Les hommes privilégient les activités considérées comme les plus valorisées. Les activités des femmes se révèlent moins reconnues. Une hiérarchie et une séparation s’observe entre les activités réservées aux hommes ou aux femmes. Ensuite, les hommes ne peuvent pas s’empêcher de donner des conseils aux femmes. La parole des étudiantes semblent moins écoutée que celle des bureaucrates hommes.
 
 
 
Martine Delvaux, Gabrielle Desrosiers, Elsa Galerand et Vanessa L’écuyer insistent sur l’importance de la lutte des femmes au sein même du mouvement. L’évocation du mouvement féministe au Québec révèle pourtant toute la médiocrité d’un antisexisme gauchiste à courte vue. L’éducation est présentée comme émancipatrice pour les femmes. C’est pourtant cette même éducation qui permet la construction des genres, qui façonne les rôles sociaux, imposent la soumission et la répression sexuelle. Les collectifs non-mixtes permettent surtout aux femmes de recracher leur petite leçon gauchiste et conformiste inculquée par les bureaucrates qui sont tous des hommes.
 
Le féminisme devient véritablement radical lorsqu’il ne se contente plus de grimacer devant les blagues sexistes et affligeantes, mais lorsqu’il attaque directement le petit pouvoir des bureaucrates. Les femmes sont dépossédées de la lutte et cantonnées à certaines tâches. Lorsque les femmes agissent, expriment leur créativité et leur désir, elles contestent la confiscation de la lutte par les bureaucrates. L’entre soi militant et le contrôle du couple empêchent toute forme de critique et de débat. Mais des femmes attaquent la clique bureaucratique qui dirige la CLASSE. « Elles refusent le modèle de représentation, tout comme elles refusent une séparation entre la base militante d’un côté et les délégué-e-s/élu-e-s de l’autre, qui survient même dans les organisations fonctionnant en démocratie directe, lorsque advient au sein de celles-ci une centralisation des tâches et des décisions », décrivent Martine Delvaux, Gabrielle Desrosiers, Elsa Galerand et Vanessa L’écuyer.
 
 
 
Marie-Lise Drapeau-Bisson, Francis Dupuis-Déri et Marcos Ancelovici reviennent sur le mouvement des casseroles et des assemblées populaires. La lutte dépasse le cadre étudiant pour s’implanter dans les quartiers après le 18 mai et la loi spéciale qui renforce la répression. Des Assemblées populaires autonomes de quartiers (APAQ) s’organisent. Les manifestations des casseroles, festives et spontanées, permettent de s’ancrer dans les quartiers et dans la vie quotidienne des gens.
 
Au-delà des manifestations bruyantes, des assemblées permettent de créer des espaces de rencontres et de discussions. Cette initiative spontanée s’organise en dehors des partis, des syndicats et des associations. Les assemblées perdurent après la fin de la grève étudiante mais semblent alors dénuées de perspectives. Surtout, les politiciens tentent de récupérer les assemblées à l’approche des élections. Les assemblées ne se sont pas coordonnées et implantées dans les entreprises pour organiser la grève sociale en marge des syndicats. Mais les assemblées peuvent apparaître comme des organisations alternatives par rapport à l’État et à la démocratie représentative.
 
 
          Cégep Gérald-Godin
Contestation et créativité
 
Geneviève Côté et Philippe de Grosbois évoquent l’importance du numérique. Internet et les médias sociaux, comme Facebook ou Youtube, ne sont évidemment pas à l’origine des mouvements de contestation. Mais ils demeurent un élément nouveau à prendre en considération. « En ce sens, ils peuvent contribuer à donner une certaine vitalité et une forme particulière à un mouvement de contestation », estiment les deux universitaires.
 
Les sites Indymedia permettent d’informer sur l’actualité locale et internationale. Chacun peut contribuer à ce site. Les blogs permettent également de s’exprimer directement, en dehors de la presse traditionnelle. Les médias sociaux s’apparentent à la presse ouvrière du XXe siècle qui permet de diffuser des idées. Ces nouveaux médias reposent surtout sur la consultation et le partage pour sélectionner l’information importante noyée dans le flux numérique. Chaque individu peut créer et diffuser sa propre information sans passer par les médiations des appareils politiques et syndicaux. Le vécu personnel peut alors s’inscrire dans une conscience sociale et historique plus large.
 
Les médias sociaux modifient les formes de lutte. Les partis et les syndicats privilégient des organisations centralisées et hiérarchisées. Mais désormais chacun peut proposer une action. Les différentes initiatives se coordonnent ensuite en réseau. En revanche, les médias sociaux reposent aussi sur l’immédiateté et les mouvements éphémères. Ensuite, les réseaux numériques se tissent entre convaincus et ce sont les mêmes informations qui circulent dans un vase clos. Une autre limite peut consister à militer tranquillement devant son écran sans bouger de son fauteuil.
 
 
 
Marie Claude G. Olivier et Ève Lamoureux évoquent la créativité artistique qui accompagne le Printemps érable. Les personnes qui adoptent des pratiques artistiques viennent d’horizons divers et expriment des idéologies différentes. Les étudiants en arts semblent souvent proches de la CLASSE. La créativité peut devenir individuelle ou collective, et respecte les désirs de chacun. Les pratiques artistiques correspondent à une individualisation de l’engagement qui rompt avec les dogmes de la routine militante avec son engagement sacrificiel. Les questions de redistribution des richesses, d’éducation, mais aussi les questions normatives liées à la vie quotidienne sont évoquées. Des affiches humoristiques, des pancartes, des bannières, des slogans, des court-métrages et des évènements artistiques de toutes sortes sont créés. Ce bouillonnement rappelle l’effervescence artistique des années 1960 et 1970.
 
Les manifestations culturelles permettent de rompre avec les mouvements austères et rigides du gauchisme historique. « Il y a donc un véritable appétit de plaisir et de jeu ainsi qu’un intérêt marqué pour les explorations libératrices et subversives », observent les deux universitaires. Des formes de contestations festives s’inscrivent dans une perspective d’émancipation. Le mode d’action des P!NK BLOC et des activistes pro-sexe associent l’action directe et la performance artistique. L’humour, la parodie, l’ironie et le plaisir permettent de s’affranchir de la peur de l’autorité et des violences policières. L’illégalisme peut se banaliser lorsqu’il devient un jeu et un plaisir. Les actions artistiques permettent une participation libre et une appropriation du mouvement par les individus. La contestation artistique permet aussi de subvertir certaines normes et conventions sociales.
 
Cette démarche politique s’inspire des avant-gardes artistiques et des mouvements de contre-culture. Dada, les surréalistes, Fluxus, les situationnistes, mais aussi le mouvement hippie et punk inspirent ces nouvelles formes de lutte. Une démarche commune doit permettre à chacun d’exprimer sa créativité. La participation doit permettre de briser le moule du conformisme et la routine du quotidien pour se réapproprier le contrôle de nos vies. Même si l’objectif se limite aujourd’hui à créer des zones de contre-pouvoir, plutôt que d’attaquer frontalement l’ordre existant.
 
 
 
Michel Lacroix, Rachel Nadon et Olivier Parenteau évoquent la créativité littéraire. Le mouvement ravive un plaisir d’écrire et de lire. La revue poétique Fermaille exprime une sensibilité qui s’identifie au mouvement de lutte. Les textes du recueil En suspens et du collectif Hors d’œuvre circulent sur les tables de presse du mouvement étudiant. « On y observe, en premier lieu, une très forte volonté de dissidence, d’extériorité, de diversité, en même temps que de solidarité, qui porte à déplacer les enjeux de la grève vers une guerre ouverte, véritablement générale », notent les trois universitaires. L’éducation est attaquée comme un dispositif disciplinaire et aliénant. Ces textes tentent d’élargir la réflexion au-delà des enjeux étudiants pour construire une grève illimitée.
Le mouvement devient le moyen et la fin. La grève exprime en elle-même un refus de l’ordre imposé. La lutte repose sur un désir de rupture avec les normes sociales pour inventer de nouvelles relations humaines. Ces textes expriment une lutte dans la lutte et s’opposent au conformisme du militantisme gauchiste, incarné par la CLASSE. Le mouvement ne doit pas porter des revendications pour changer les politiques publiques mais doit perdurer pour renverser l’ordre marchand.
 
 
GREVE ETUDIANTE CLASSE
Répression et limites du mouvement
 
Une contribution évoque l’influence du mouvement sur le jeu politique et les élections. En revanche, la répression et l’épuisement de la lutte à cause des élections ne sont pas évoqués. Une autre contribution revient sur la juridiciarisation de la politique et la criminalisation du mouvement. Les syndicalistes de la CLASSE s’emparent des outils juridiques, ce qui peut se révéler utile à condition de ne pas enfermer le mouvement dans un cadre strictement légaliste.
 
Francis Dupuis-Déri et David L’Ecuyer évoquent les différentes formes de répression. La brutalité policière et les arrestations permettent de dissuader de participer au mouvement. L’intégration de la lutte par la négociation et la collaboration aux institutions demeure une autre forme de répression. La stigmatisation des « casseurs » permet d’encadrer et de discipliner le mouvement. Mais cette dénonciation ne provient pas uniquement des médias et des politiciens.
 
Au sein même du mouvement, des individus dénoncent la violence supposée. Ces « paciflics » s’opposent à la radicalisation du mouvement et privilégient la négociation et la bonne image auprès de l’opinion et des institutions. Les hommes n’hésitent pas à commettre des agressions physiques pour empêcher un jet de projectile sur la police. Mais le discours des paciflics semble marginal et peu influent. Les élections demeurent la répression la plus efficace. Les manifestations sont jugées moins légitimes lorsqu’il devient possible de voter. Même si les élections n’ont évidemment rien changé et n'ont permis qu’un arrêt de la lutte.
 
 
 
Marc Ancelovici et Francis Dupuis-Déri évoquent les effets de la contestation. Le mouvement de 2012 semble souvent perçu comme un succès. La lutte a permis de balayer le gouvernement en place pour empêcher la hausse des frais d’inscription. Mais de nombreuses personnes aspirent à un changement plus important. Le mouvement s’est enfermé dans des revendications étudiantes sans parvenir à entraîner les salariés dans la grève.
 
Mais les mouvements de révolte deviennent surtout des moments intenses de socialisation et de réflexion politique. Une génération découvre la répression de l’État, s’approprie la parole publique et expérimente de nouvelles formes d’organisation. La grève permet de briser la routine du quotidien pour vivre intensément. Ce mouvement peut déboucher vers de nouvelles luttes.
 
 
Comme tout livre collectif, les contributions expriment des sensibilités différentes. Les universitaires assument leur proximité avec la CLASSE et le syndicalisme de combat. Si certains textes semblent plus critiques sur la pratiques autogestionnaires, d'autres s'inscrivent dans une dimension légaliste et électoraliste. Cet article préfère insister sur la dimension spontanée et créative du mouvement. Lorsque les syndicats sont débordés, lorsque la créativité et l'inventivité se libèrent, lorsque la conflictualité devient ouverte, le mouvement exprime de nouvelles possibilités. Mais la dimension syndicaliste du mouvement, enfermée dans la routine militante, contribue à étouffer la spontanéité des grévistes par la lourdeur des procédures de la bureaucratie autogérée.
Ensuite, la lutte au Québec semble limitée au milieu étudiant. le mot d'ordre de grève sociale, pour attaquer la sphère de la production économique, ne se met pas en œuvre. Les Assemblées populaires se contentent le mouvement étudiant mais ne tente pas de généraliser la révolte. Mais, comme toute expérience de lutte, le mouvement de 2012 demeure un moment de révolte et de joie intense sur lequel il est possible de s'appuyer pour le généraliser.
 
 
Source : Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri (dir.), Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, Ecosociété, 2014
 
 
Articles liés :
 
 
Pour aller plus loin :

 

Dossier "Le Printemps érable. Ses racines et sa sève", journal A bâbord, n° 46, octobre-novembre 2012
Dossier Grève étudiante, revue Possibles, vol. 36, n° 4, 2013 (n°2, 2012)
Gabrielle-Léa Tétrault, Radicalisation des mouvements sociaux, publié sur le site Le journal des alternatives le 1er mai 2014
Entretien avec Elsa Galerand, Mouvements féministes et articulation des rapports sociaux, publié sur le site de l'Iresmo le 14 juin 2012
Benoît Lacoursière, Droits de scolarité : seule une grève générale peut stopper la hausse, publié dans le journal La Presse le 31 janvier 2012
Alain Savard, Entretenir la flamme de la grève étudiante au Québec, publié sur le site Terrains de lutte le 17 septembe 2016
 
 
Vidéo : La grève de 2012: le fruit d’une tradition syndicale et militante du XXe siècle à nos jours, Forum sur le syndicalisme étudiant - Bloc 1, le 13 octobre, 2012 - UQAM, Montréal, mis en ligne sur CUTV
Vidéo : Le mouvement étudiant, d'hier à aujourd'hui, présenté par Benoît Lacoursière et Xavier Lafrance, Université populaire des NCS 2012
Vidéos : Nous n'étions pas tranquille !, sur l'histoire des mouvements étudiants au Québec
Vidéo : Ève Lamoureux, "Arts communautaires québécois : Pratiques et enjeux sociopolitiques", Conférence dans le cadre de la série d’activités hiver 2011
"Cultures, subjectivités, espace public" du CELAT
Vidéo : Entrevue avec Marc-André Cyr, par La démesure

Publié dans #Actualité et luttes

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D
Je vous invite aussi à regarder le site d'archives «Artéfacts d'un Printemps québécois Archive» afin de découvrir plus de 3000 artéfacts visuels provenant de la grève étudiante de 2012 : affiches, pancartes, bannières, pochoir, publications, BD, caricatures, etc.<br /> http://printempserable.net
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G
Je vous approuve pour votre exercice. c'est un vrai travail d'écriture. Poursuivez
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