Séries américaines et question raciale

Publié le 8 Décembre 2014

Séries américaines et question raciale
Les séries américaines associent plaisir et réflexion critique. Elles proposent souvent une description qui permet une critique des rapports sociaux de race et de classe.

 

Les séries télévisées américaines montrent les évolutions de la société. Elles peuvent devenir un objet pour les sciences sociales car elles proposent une analyse critique du monde social. Les universitaires Olivier Esteves et Sébastien Lefait proposent une réflexion sur La question raciale dans les séries américaines.

Des recherches évoquent souvent The Wire, mais aussi Breaking Bad. C’est alors la totalité de la série qui est analysée, parfois épisode par épisode. Olivier Esteves et Sébastien Lefait se penchent sur plusieurs séries, mais uniquement à travers le prisme de la question raciale qui demeure centrale dans la société américaine. Une séquence par série est étudiée pour aborder le problème racial et l’impact de la fiction télévisée sur les représentations. « Chaque série est envisagée non pas comme un miroir de la société, mais comme un dispositif qui reflète les manières de voir et qui peut donc bouleverser les stéréotypes », précisent Olivier Esteves et Sébastien Lefait.

Les séries télévisées américaines connaissent un succès mondial et ne se réduisent pas à un banal divertissement minoritaire. Leur soucis d’innovation, sur la forme comme sur le fond, doit proposer une vision originale de la société et des représentations raciales. Chaque scène évoquée est alors étudiée comme un document de socio-histoire, à travers les dialogues et les dispositifs esthétiques.

 

La culture populaire fait désormais l’objet d’étude sociologique. Les divertissements peuvent permettre de mieux comprendre la société. L’historien Gérard Noiriel définit la culture comme relevant de « toutes les activités qui ont pour but de définir de nouvelles descriptions du monde ». Le sociologue Charles Wright Mills remarque que des romans reflètent davantage la réalité sociale que certaines études universitaires. Les séries populaires abordent la question raciale, qui se confond souvent avec la question sociale. Les représentations et le rapport à l’autre imprègnent les séries contemporaines, « par leur refus de la caricature et par leur propension à susciter la réflexion chez le téléspectateur », soulignent Olivier Esteves et Sébastien Lefait.

Les séries se prêtent bien à l’analyse sociologique en raison de leur temporalité. La vie quotidienne des personnages peut se décrire plus facilement à travers plusieurs épisodes, alors que le film se concentre sur une plus courte temporalité. Ensuite, les héros semblent disparaître derrière une analyse de la banalité. Plusieurs protagonistes traversent souvent un même épisode et le personnage principal n’est pas toujours le plus visible.

                                     

                                               La question raciale dans les séries américaines  

Apparence sociale

 

La série Nip/Tuck, diffusée de 2002 à 2010, décrit le quotidien d’une clinique de chirurgie esthétique. Cette série évoque l’obsession occidentale pour l’apparence physique. Dans la scène analysée, un couple d’étudiants discute du Jésus représenté en noir dans la crèche de leur campus.

Nip/Tuck n’évoque pas la question raciale à travers une dimension de classe. C’est le culte de l’apparence qui incite une étudiante à se faire davantage pâlir la peau pour se conformer aux standards publicitaires. « Plutôt que de lier la ségrégation à un phénomène de classe, Nip/Tuck explore les interférences entre l’obsession du regard d’autrui et la superficialité de toute une société », observent Olivier Esteves et Sébastien Lefait.

Une crèche noire est imposée par des étudiants afro-américains. Cette démarche révèle les limites de la discrimination positive. La crèche noire ne fait qu’agir sur des statues pour mieux préserver l’ordre social. Ensuite, cette démarche ne concerne que les noirs qui sont chrétiens. Surtout, la crèche noire vise à rendre invisibles les autres races comme les blancs et les asiatiques. Cette uniformisation s’apparente à une nouvelle forme de racisme. Surtout, la modification des représentations ne permet pas de changer les rapports de race et de classe. Dans le même épisode, Ariel, une étudiante raciste, tente de se blanchir davantage la peau en espérant gommer ses vagues origines noires. La question raciale, avec la tentative de supprimer les différences, évoque alors l’hypocrisie de toute une société.

La question raciale revêt souvent une dimension uniquement superficielle et esthétique. Il semble absurde pour un individu de cacher son apparence raciale derrière une autre. Jouer sur les apparences en société et feindre l’égalité ne permettent pas de transformer les rapports sociaux de race et de classe. La série rejoint alors le constat de Frantz Fanon qui incite à abandonner le masque pour accepter son image et sa condition raciale. « La série de Ryan Murphy traite ainsi la couleur de peau comme une construction culturelle et comme le résultat d’une perception de soi qu’il est inutile de vouloir influencer aux moyens de leurres visuels », soulignent Olivier Esteves et Sébastien Lefait. La négritude refoulée conduit à façonner un extérieur conforme aux attentes d’une société dominée par les blancs, analyse Frantz Fanon.

 

                  

 
Répression sociale et discours sécuritaire

 

La série The Wire, diffusée de 2002 à 2008, évoque le trafic de drogue dans les quartiers populaires de Baltimore. Les conséquences du capitalisme néolibéral et de la criminalité sont décrites. Dans The Wire, la question raciale se confond avec la question sociale. La ville et ses évolutions demeurent le véritable sujet de la série. La désindustrialisation est montrée à travers des espaces déserts, des détritus qui jonchent les pavés, des bruits qui semblent lointains.

Dans la scène étudiée, deux junkies pathétiques, l’un noir (Bubs) et l’autre blanc (Johnny), discutent du bien-fondé du mouchardage auprès de la police. Les individus isolés doivent collaborer avec la police pour gagner un peu d’argent. La dénonciation d’autrui demeure très mal considérée dans les quartiers populaires. Pourtant, Bubs estiment que les dealers l’exploitent et le détruisent. Il peut alors se venger en les dénonçant. Mais la collaboration avec la police s’apparente aussi pour le junkie à une forme d’ascension sociale ou d’ambition « professionnelle ».

La série montre que la mort des noirs n’a pas le même impact selon sa classe sociale. Les nombreux noirs assassinés dans les ghettos suscitent l’indifférence. En revanche, les noirs du centre-ville et de la petite bourgeoisie ne peuvent pas être tués aussi facilement. La question raciale se confond avec une dimension sociale et spatiale.

 

La série Oz, diffusée de 1997 à 2003, se déroule dans la prison fictionnelle du quartier de haute sécurité d’Oswald. Différents clans s’affrontent sous le regard du personnel pénitentiaire. Dans la scène présentée un détenu noir, Jefferson Keane, est condamné à la peine de mort pour meurtre. Il s’agit en réalité d’un coup monté. Le personnel pénitentiaire discute de la légitimité de la sentence.

Le début de l’épisode montre les images de vidéosurveillance sur lesquelles Jefferson Keane semble tuer un autre détenu. Sur les images suivantes, on voit l’accusé être condamné à la peine de mort par un tribunal. Le commentaire du narrateur, le détenu noir Augustus Hill, dénonce cette exécution capitale comme produit d’une justice mécanique et cruelle. En réalité, les images de la vidéo de surveillance ont fait l’objet d’un montage avec la complicité des gardiens. Jefferson Keane subit l’agression de plusieurs latinos qui s’apparente à un  coup monté.

Ensuite, c’est le gouverneur Devlin qui intervient à travers une allocution sécuritaire à la télévision. Jefferson Keane est déjà sous les barreaux et ne représente aucune menace, mais le politicien semble se saisir du moindre fait divers pour défendre la peine de mort et un discours sécuritaire. La parole et l’action sécuritaire doivent être vues et exhibées, « comme dans les ébats charnels planifiés qui peuplent les films pornographiques », de manière « extraordinairement répétitives, mécaniques, uniformes et éminemment prévisibles », compare le sociologue Loïc Wacquant.

Le discours sécuritaire et judiciaire se confondent avec la question raciale. La majorité des prisonniers et des condamnés à mort demeurent des jeunes noirs, comme Jefferson Keane qui apparaît comme le coupable idéal.

 

 

Paranoïa antiterroriste

 

Homeland est diffusée depuis 2011. Dans cette série un agent de la CIA, Carrie Mathison, pense qu’un prisonnier de guerre a été « retourné » par Al Quaïda pour servir la cause terroriste. Un marine, Nicholas Brody, revient miraculeusement d’Irak. La CIA installe des caméras de surveillance dans la maison de Nicholas Brody pour démontrer sa trahison par l’image.

La série évoque le racisme anti-musulman et la surveillance. Aux États-Unis, les pauvres et les immigrés demeurent les Noirs et les latinos. Mais, si les musulmans représentent une infime minorité de la population, leur mode de vie banal ne suffit pas à les préserver du soupçon permanent. Leur présence sur le sol américain semble perçue comme une menace intérieure. Homeland évoque tous les stéréotypes associés aux musulmans et au supposé terrorisme islamiste.

Carrie développe un véritable racisme paranoïaque. Les personnages qui ressemblent à des arabes, donc à des musulmans islamistes selon la CIA, et soupçonnés de mauvaises intensions, se révèlent pourtant innocents. La narration trompeuse incite le téléspectateur à s’engouffrer lui-même dans des fausses pistes à travers des stéréotypes grossiers. Au début de la série le personnage de Brody, observé par caméra de surveillance, semble accomplir les étapes de la prière musulmane. Cette scène indique alors que Brody serait donc devenu terroriste. La séquence utilise les stéréotypes ethniques et religieux pour tromper le public et le mettre dans l’embarras. Les spectateurs se rendent compte ensuite qu’ils ont tiré des conclusions hâtives avec des erreurs d’interprétation, uniquement à partir de stéréotypes raciaux et culturels qu’ils récusent peut-être par ailleurs.

Brody est bien devenu musulman d’une part, et terroriste d’autre part. Mais il n’existe aucun lien entre ses deux dimensions. Brody n’est pas un terroriste islamiste, mais il prépare un attentat uniquement par vengeance et pour dénoncer la politique extérieure des États-Unis. Sa prière ne permet donc pas de révéler ses intensions et ne renvoie à aucune forme de fondamentalisme religieux. Des scènes de Homeland évoquent la série 24 Heures dans laquelle Jack Bauer traque les terroristes. Ce feuilleton repose fortement sur les stéréotypes qui associent la religion musulmane au terrorisme.

Au final, Homeland enjoint le spectateur à rejeter la vision du monde dominante qui repose sur la surveillance et la paranoïa. L’intrigue repose sur une enquête avec des fausses pistes qui incitent à faire des déductions à partir de stéréotypes racistes et de clichés médiatiques.

 

 

       

Repli identitaire et contrôle social

 

The Sopranos, diffusée de 1999 à 2007, peint la mafia du New Jersey. Son parrain, Tony Soprano, semble charismatique mais psychologiquement affaiblit. La série décrit le quotidien de sa vie familiale et de sa vie criminelle dans le contexte d’un déclin des valeurs traditionnelles et italo-américaines. Dans la scène étudiée, les hommes de main de Tony découvrent que les Indiens s’apprêtent à perturber la fête qui célèbre Christophe Colomb, le découvreur de l’Amérique d’origine italienne.

Les mafieux apparaissent avachis sur leur fauteuil et s’ennuient. Certains sont en surpoids ou en jogging, ce qui peut révéler leur oisiveté. Pourtant, ils dénoncent les assistés que ce seraient les Indiens et estiment avoir acquis leurs privilèges à la sueur de leur front. Les descendants des immigrés italiens conservent une vision mythique, désincarnée, iconique de l’Italie, représentée par la figure de Colomb. En revanche, il ignore la langue, la société et la culture de leur pays d’origine.

La structure de l’épisode permet de dénoncer les mécanismes de l’opposition interraciale. « Le but est d’identifier précisément ce qui est à l’origine de leur absurdité, tout en déterminant la raison précise pour laquelle les clivages doivent être dépassés », observent Olivier Esteves et Sébastien Lefait. L’individualisme devient alors la valeur suprême, avec Cary Grant comme modèle de l’Amérique éternelle.

 

Orange Is the New Black, diffusée depuis 2013, s’immerge dans un centre de rétention pour femmes. Le personnage principal, une petite bourgeoise blanche, découvre l’univers carcéral. Le clanisme racial, les rivalités, les luttes de pouvoir et les potins assassins règlent le quotidien de la prison. Dans la scène étudiée, les prisonnières élisent leurs déléguées sur un mode racial.

Mais, au lieu d’apaiser les tensions, les élections permettent aux prisonnières d’accumuler les clichés pour dénigrer les groupes raciaux concurrents. La prison évoque un modèle réduit de la société américaine dans laquelle « il n’est pas rare que la représentation des minorités serve d’argument politique à la fois illusoire et utilitariste », observent Olivier Esteves et Sébastien Lefait. Le pouvoir politique s’appuie sur des lobbies qui représentent des communautés. Le repli identitaire favorise alors l’ordre existant et une stratégie au service des puissants. « La série montre que la seule véritable crainte du système américain et de ceux qui le dirigent, ce n’est pas la tension interraciale mais la revendication sociale », analysent Olivier Esteves et Sébastien Lefait.

 

La série Boss, diffusée de 2011 à 2012, évoque la vie politique dans la ville de Chicago avec le destin tragique de son maire qui règne d’une main de fer. La scène étudiée renvoie à la découverte sur un chantier d’œuvres d’art réalisées par les Indiens d’Amérique.

Différents lobbies représentent des communautés rivales. Le maire doit trouver des accords clientélistes pour asseoir son autorité. Chaque groupe racial est cantonné dans un quartier, ce qui permet de mieux contrôler leur vote. Les manœuvres politiciennes s’inspirent d’un véritable maire historique de Chicago, mais semblent également influencés par la tragédie shakespearienne.

Le maire de la série, Tom Kane, impose un universalisme qui vise à une uniformiser et à détruire la diversité culturelle. Il satisfait ses clientèles communautaires à travers une culture folklorique muséifiée qui doit se fondre dans la société marchande.

 

 

Rapports de race et de classe

 

La série Mad Men, diffusée depuis 2007, met en scène une agence publicitaire dans le New York des années 1960. Ron Draper prétend incarner des valeurs masculines. Issu d’un milieu modeste, il cache son origine de classe et préfère fréquenter la bourgeoisie. La faible présence de Noirs dans cette série ne lui empêche pas d’évoquer la question raciale. La société impose à chaque individus de se conformer à un rôle et à des comportements sociaux. « L’assignation à une catégorie socioprofessionnelle ou raciale force la personne à adapter son comportement aux attentes crées par cette appartenance », soulignent Olivier Esteves et Sébastien Lefait.

Dans la scène étudié, Roger Sterling, un des dirigeants de l’agence, se maquille en noir pour se donner en spectacle. Cette scène du blackface, avec un blanc qui se maquille le visage en noir, est souvent jugée raciste par les universitaires. Pourtant, l’utilisation de ce stéréotype peut aussi susciter une réflexion sur le sens à lui accorder mais aussi sur les représentations de l’altérité. Choquant et raciste pour les téléspectateurs contemporains, ce spectacle caricatural semble passer inaperçu dans le contexte historique de la série. L’absence de réaction semble aussi choquante que le spectacle lui-même.

Le personnage de Don Draper s’apparente à un White negro, selon l‘expression de Norman Mailer. Il semble à l’aise dans le milieu bourgeois mais demeure issu du prolétariat. Il fréquente également le cadre bohême et multiracial de Grennwich Village. Il demeure un marginal au sein de la bourgeoisie, ce qui lui permet de mieux comprendre les consommateurs avec leur psychologie et leur sensibilité. Don draper assume son mode de vie marginal de « créatif ». Son travail de publicitaire se résume à « faire la noce et se faire des putes ». Don Draper, bien que blanc, a pourtant déjà subit la ségrégation sociale. La série peut donc évoquer la question noire à travers la trajectoire sociale de son protagoniste blanc. Cependant, dans les années 1960, les noirs demeurent totalement exclus y compris de l’ascenseur social.

 

Les deux universitaires se spécialisent sur l'étude de la question raciale. Ensuite, ils privilégient l'analyse d'un seul épisode par série. Cette approche peut sembler limitée. Pourtant, leur livre synthétique permet de souligner l'importance des séries télévisées pour comprendre la réalité sociale. Les fictions évoquées demeurent des succès d'audience. Les spectateurs, loin d'être des consommateurs passifs avides de produits formatés, savent apprécier des séries de qualité qui alimentent de véritables réflexions sur la société et sur leur propre quotidien. 

Surtout, les séries américaines, comme le cinéma, permettent d'alimenter un nouveau langage. A partir de références communes, partagées et comprises par un grand nombre de personnes, il devient possible d'élaborer une véritable réflexion critique. Les séries évoquées permettent de s'immerger dans un véritable univers qui semble reproduire la société, avec ses codes, ses normes, ses rapports sociaux et ses relations humaines. Les séries et les films ne se réduisent plus à de simples divertissements, mais deviennent le support d'analyses qui remettent en cause l'ordre social. 

 

Source : Olivier Esteves et Sébastien Lefait, La question raciale dans les séries américaines. The Wire, Homeland, Oz, The Sopranos, OITNB, Mad Men, Nip/Tuck, Les Presses de Sciences Po, 2014

 

Pour aller plus loin :

Radio : Benjamin Campion, La question raciale dans les séries américaines, mis en ligne sur le blog Des séries... et des hommes le 28 novembre 2014

Radio : Pierre Langlais, Sérierama #12 : La “question raciale” dans les séries américainesmis en ligne sur le site du magazine Télérama le 12 décembre 2014

Radio : Séries, cinéma, idéologies et luttes des classes, sur le site Vosstanie le 5 novembre 2014

Marie Turcan, "La question raciale dans les séries américaines : décyptages", entretien avec Olivier Esteves et Sébastien Lefait publié dans le magazine Les Inrockuptibles le 5 décembre 2014

Olivier Esteves et Sébastien Lefait, «House of Cards» en guest star dans la politique américaine, publié dans le journal Libération le 13 novembre 2014

Martine Delahaye, L'hydille entre Noirs et Blancs dans les séries, Entretien avec Olivier Esteves et Stéphane Lefait dans les colonnes du journal Le Monde le 28-29 juin 2015

Pierre Sérisier, Le retour des sitcoms ethniques, publié sur le blog Le Monde des séries le 17 novembre 2014

Articles d'Olivier Esteves publiés dans le journal Le Monde

Réseaux 1/2011 (n° 165), Les séries télévisées

Dominique Moïsi, Homeland, House of Cards, miroirs de notre vision du monde, publié dans le journal Les Echos le 13 mars 2015

Bénédicte Tratnjek, Les séries TV, miroirs obscurs de la géographie urbaine ?, publié sur le site Les Cafés géographiques le 20 novembre 2013

Dave Zirin, Reconséidérer la série The Wire au prisme du soulèvement de Baltimore, publié sur le webzine Etat d'exception le 5 mai 2015

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