Mort à la gauche : éditorial n° 2
Publié le 21 Octobre 2011
11 octobre 2011 : morne journée d’action et triste défilé pour cette initiative syndicale censée lancer la "rentrée sociale". A Montpellier, les partis sont les plus visibles, comme des charognards qui se partagent la dépouille des mouvements sociaux. Petit livre rouge brandit en guise de programme du Front de gauche, tract du NPA qui surfe avec retard sur la vague de l’indignation citoyenne : les organisations politiques sont déjà en campagne. Et même le PS ose se pointer dans la rue avec les groupies de Martine Aubry, dont la triste bouille sur papier glacé ne promet même plus des lendemains qui chantent.
Le numéro 2 de Zones subversives s’inscrit en rupture avec la grisaille électoraliste. Des idées pour les luttes sociales, avec des pratiques anti-autoritaires, peuvent être puisées dans l’histoire du syndicalisme révolutionnaire. La lutte anti-psychiatrique soulève également des problèmes politiques essentiels. Face au rouleau compresseur de l’urbanisme à Montpellier, des résistances émergent: rassemblements festifs et ouverture d’un squat. La critique du militantisme semble toujours actuelle lorsqu’elle insiste sur l’importance du désir comme moteur de la lutte.
Ce numéro évoque surtout les nouveaux journaux contestataires. Une critique du journalisme alternatif semble bienvenue dans une époque qui privilégie la confusion. Mais ZS s’attache surtout à la libération de la parole. Dans le contexte de la Tunisie, il s’agit d’un acquis obtenu par la lutte. Dans le contexte de la France des années soixante-dix, la libération de la parole accompagne la libération des désirs. La révolte surréaliste, incarnée par René Crevel, illustre également cette même aspiration à une révolution totale.
Sommaire de ZS n° 2:
Un blog dans la révolution tunisienne
Les affaires, la République et l’Etat
La presse underground des années soixante-dix
Histoire du syndicalisme d’action directe
L'anti-psychiatrie: histoire d'une lutte
L’ordre urbain règne à Montpellier