Contestation sociale en Grèce
Publié le 23 Août 2011
Après l'Espagne, la vague de révolte arrive en Grèce. Ce pays connaît un contexte spécifique de luttes sociales liées à une généralisation de la misère.
Mercredi 25 mai 2011, plusieurs milliers de Grecs descendent dans la rue. Cette protestation s’inscrit dans le mouvement européen qui s’amorce en Espagne.
La place Syntagma à Athènes est envahie par la foule en colère. Des rassemblements avec occupation de places s’organisent spontanément dans différentes villes grecques. Les slogans et pancartes traduisent une vive hostilité à l’égard des politiciens. « Qu’ils s’en aillent tous » devient un mot d’ordre fédérateur. L’occupation des places publiques s’organise en diverses commissions. De nombreuses personnes attendent devant le Parlement pour montrer leur contestation aux élus.
Un nouveau plan d’austérité cristallise les mécontents. Ce projet vise à récupérer 50 milliards d’euros, notamment par des privatisations. Ce mouvement spontané, en dehors des partis et des syndicats, imite la dynamique espagnole mais s’appui également sur la réalité grecque et une contestation qui ne cesse de s’amplifier dans un pays sous la coupe du FMI. Les journées du 28 et 29 juin sont particulièrement intenses avec le vote des mesures gouvernementales.
Durant le mois de juin, le mouvement de lutte articule des journées de grèves, appelées par les syndicats, et des assemblées sur les places publiques. Des actions contre le parlement grec visent également à empêcher les votes du plan d’austérité. Le gouvernement grec, les institutions européennes et internationales sont les principales cibles de cette lutte. Malgré la répression du pouvoir, les occupations, les manifestations et les affrontements avec la police se poursuivent. La détermination du peuple grec, loin de faiblir, ne cesse de se renforcer face à un gouvernement inflexible et un mépris affiché par rapport à la volonté populaire. Les occupants de la Place Syntagma ne cèdent pas face aux assauts policiers. « Nous ne partons pas », « Maintenant nous allons en finir avec cette nouvelle dictature » hurlent les occupants. La démocratie représentative révèle sont vrai visage: réprimer les aspirations populaires pour défendre les intérêts d’une minorité de capitalistes et de dirigeants.
Le ministère des Finances tente de dialoguer avec les occupants des places qui ne tombent pas dans le piège de la négociation politicienne. Sans doute car ils subissent les violences policières qui révèlent la véritable nature du pouvoir d’État.
Le mouvement des assemblées perdure. Le 9 et 10 juillet des délégués de différentes assemblées se réunissent pour échanger leurs expériences et coordonner leurs actions. Les luttes locales s’articulent avec le mouvement contre le plan d’austérité. « Nous sommes sur les places du pays parce que nous avons décidé de prendre en main notre vie, et nous ne cédons plus ce droit à quiconque », affirme le texte de bilan de cette réunion. Les occupants des places aspirent à généraliser la démocratie directe et l’autogestion. « Pour mieux servir notre combat, il est nécessaire d’instaurer partout des Assemblées populaires, sur les places, sur les lieux de travail, sur les lieux d’étude », poursuit le même texte. Une rencontre de toutes les assemblées grecques est prévue le 3 septembre 2011. Un rassemblement des mouvements d’occupation de place en Europe et une lutte paneuropéenne pour l’abolition des dettes sont également prévus.
Les anarchistes et le mouvement du 15-M en espagne
En Grèce, la lutte sociale s'amplifie
Un texte critique sur le mouvement en Grèce par le groupe libertaire TGPG: "Notes préliminaires pour un compte rendu du "Mouvement des Assemblées Populaires" en Grèce"
Des textes d'analyses sur le site du collectif Lieux Communs:
Athènes: "Nous sommes à une stade embryonnaire de démocratie directe"
Reportage à Athènes, place Syntagma
"Le mouvement grec n'a formulé aucune réponse"
Des textes sur le site de l’Organisation Communiste Libertaire (OCL):
"La vague hispanique a atteint la Grèce", jeudi 26 mai 2011
"28 et 29 juin : « Ou nous, ou eux ! »", vendredi 24 juin 2011
"Appel du 28 juin de l'assemblée populaire de la Place Syntagma", mardi 28 juin 2011
"Après 48 h de grève générale, le combat continue !", jeudi 30 juin 2011
"Après la rencontre panhellénique des assemblées populaires des 9 et 10 juillet", mardi 12 juillet 2011
"Pas de vacances pour la guerre de classe !", mardi 2 août 2011