Contre-insurrection au Cameroun

Publié le 8 Août 2019

Contre-insurrection au Cameroun
L'histoire de Cameroun permet d'illustrer la décolonisation à la française. Dans ce pays émerge rapidement un mouvement de lutte pour l'indépendance. Mais l'Etat français utilise les pires méthodes de répression et de manipulations pour garder son pouvoir en Afrique. 

 

L’histoire de la décolonisation du Cameroun reste méconnue. Comme en Algérie, l’Etat français applique des méthodes de contre-insurrection. L’armée s’inspire de la guérilla qui a provoqué sa défaite en Indochine. Les populations civiles sont placées au cœur du dispositif répressif. Le renseignement, la propagande et « l’arme psychologique » deviennent centraux. Le quadrillage et la surveillance des populations complètent cette méthode de « l’école française » de la contre-insurrection.

L’indépendance du Cameroun croise l’histoire de la France, de l’Europe et de l’Afrique toute entière. Elle s’inscrit dans le contexte de la guerre froide et des luttes pour l’émancipation des peuples opprimés. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa retracent cette histoire dans le livre Kamerun !

 

                                       Kamerun !

 

Lutte pour l’indépendance

 

La libération de l’Afrique pendant la Seconde guerre mondiale s’appuie sur les indigènes enrôlés de force. Les « tirailleurs » réclament des indemnités. Mais ils doivent se contenter du mépris des colons français. Cependant, le syndicalisme s’organise au Cameroun à travers l’USCC. Cette organisation dépasse rapidement les revendications salariales. En septembre 1945, une grève éclate dans la banlieue de Douala. Des coups de feu de la part des colons déclenchent d’importantes émeutes. Des magasins sont pillés et la prison est incendiée. Mais la répression tourne au massacre. Des mitraillettes tirent sur tous les manifestants et la révolte finie dans un bain de sang.

En 1946, c’est Ruben Um Nyobè qui dirige l’USCC. Le syndicat débouche vers un véritable mouvement politique pour l’indépendance du Cameroun. Le courant modéré, qui veut dialoguer avec les colonisateurs, devient minoritaire. Le nationalisme camerounais émerge. En 1948 est créée l’Union des populations du Cameroun (UPC). Ce mouvement, lancé par des intellectuels et des syndicalistes, insiste sur l’émancipation des populations exploitées. L’administration coloniale est évidemment hostile à ce mouvement, qu’elle dépeint comme un parti marxiste dirigé par l’URSS. Malgré cette diabolisation de la contestation, l’UPC parvient à s’implanter de manière rapide et profonde.

 

L’UPC articule la lutte pour l’indépendance avec l’amélioration des conditions de vie. Ce mouvement s’appuie sur les conflits pour s’implanter et diffuser ses idées. Son origine syndicale conduit à valoriser les luttes quotidiennes dans le monde du travail. Les brimades, les spoliations frontières, les collectes d’impôts provoquent des mécontentements orientés dans une perspective anticoloniale. L’UPC parvient à s’implanter dans le prolétariat urbain, mais aussi dans le monde paysan. Les femmes et les jeunes sont également nombreux à l’UPC.

La puissance coloniale utilise tous les moyens pour affaiblir le nationalisme. La fraude électorale doit empêcher l’UPC de gagner les élections. Ensuite, la France s’appuie sur la provocation, l’intimidation et la « guérilla psychologique ». La surveillance policière doit aussi permettre de diffuser la paranoïa.

Les colonialistes tentent également de marginaliser l’UPC. Le Rassemblement démocratique africain (RDA) est affilié au Parti communiste. Mais le jeune François Mitterrand, avec ses manœuvres politiciennes entre promesses et intimidations, parvient à rallier le RDA à son groupuscule de l’UDSR. La France s’appuie également sur des associations ethniques pour empêcher l’unité des Camerounais et affaiblir l’UPC. Les colonialistes s’appuient également sur les élites camerounaises pour promouvoir un nationalisme modéré, éloigné de la moindre perspective communiste. Mais l’UPC demeure un mouvement populaire.

 

              

 

Contre-insurrection

 

En 1954, l’Indochine obtient son indépendance par la guérilla et la lutte armée. Le FLN algérien se lance sur la même voie. Les militaires estiment que les communistes s’appuient sur une technique qui vise à encadrer et à endoctriner les populations pour former une armée invisible. La guerre vise alors à « gagner les cœurs et les esprits ». Le colonel Charles Lacheroy découvre les écrits de Mao en Indochine et les analyse pour mieux combattre ses ennemis. Il théorise « la doctrine de la guerre révolutionnaire ».

Roland Pré, Haut Commissaire au Cameroun, entend appliquer les théories de Lacheroy. Il veut couper l’UPC des masses. Pour cela, il s’appuie sur la propagande positive et sur la « contre-propagande ». La propagande positive reprend le modèle communiste du maillage associatif, avec des organisations de femmes, de jeunes, de travailleurs. La « contre-propagande » s’apparente à une « propagande d’action directe ». Les réunions publiques de l’UPC sont perturbées de manière musclée.

Des émeutes éclatent en 1955. Le quadrillage policier provoque des tensions. Les forces de l’ordre tirent des coups de feu. La répression ne fait qu’attiser la révolte. Un mouvement spontané se diffuse à Douala et Yaoundé. Roland Pré décrit une insurrection planifiée et organisée par les communistes. C’est cette version complotiste qui est colportée par les journaux comme Le Monde.

L’UPC est interdite et doit devenir un mouvement clandestin. La lutte armée est au centre des débats. Ruben Um Nyobè reste légaliste. Il croit au droit international et à l’argumentation auprès de l’ONU. Félix Moumié, intellectuel marxiste, s’appuie sur les exemples du Vietnam et de l’Algérie pour montrer l’efficacité de la guérilla.

 

En 1956, Pierre Messmer est nommé Haut Commissaire au Cameroun. Il succède à Roland Pré et applique les mêmes méthodes. Il s’appuie sur des nationalistes modérés. Ruben Um Nyobè appelle au boycott des élections de 1956. Des actions de sabotage électoral sont organisées en Sanaga-Maritime. L’armée répond dans la violence avec des dizaines de morts.

En 1957, des révoltes éclatent dans plusieurs régions du Cameroun. Le jeune chef Pierre Kamdem Ninyim est arrêté dans la région Bamiléké. L’UPC soutient ce conflit local pour la libération du chef nationaliste. Ruben Um Nyobè et une centaine de militants prennent le maquis dans la brousse de la Sanaga-Maritime. Cette guérilla tente même de créer une administration parallèle avec une collecte d’impôts. La lutte armée s’organise également dans la région Bamiléké. Le Sinistre de la défense nationale du Kamerun (SDNK) assassine des chefs qui collaborent avec l’administration coloniale. L’UPC s’attache à coordonner les différents maquis et à étendre la révolte.

Maurice Delauney dirige la répression dans la région Bamiléké. Il utilise des méthodes classiques avec le recours à la gendarmerie, l’appui sur les chefs traditionnels et le recours à la torture. Dans la région du Sanagra, le lieutenant-colonel Jean Lamberton applique la doctrine de la guerre révolutionnaire. Cette méthode vise à couper les insurgés de la population. Des zones sont délimitées, avec des territoires interdits. Le renseignement joue un rôle central pour démanteler rapidement la hiérarchie clandestine. L’infiltration des maquis, le retournement des adversaires et les « interrogatoires » des prisonniers sont utilisés. Le mot torture n’est évidemment pas officiel. Des disparitions forcées permettent également de terroriser l’adversaire pour restaurer l’ordre colonial. Ruben Um Nyobè est traqué dans le maquis après une dénonciation sous la torture. Sa mort doit permettre de semer la terreur dans la population.

 

        Charles de Gaulle et Louis-Paul Aujoulat au Cameroun, en mars 1955.

 

Indépendance et répression

 

Après la traque des indépendantistes les plus déterminés, la France décide d’accorder l’indépendance à ceux qui la veulent le moins. En 1959, Abahou Ahidjo devient Premier ministre. Il incarne un nationalisme modéré et soumis aux intérêts de la France. Le Cameroun devient le laboratoire des indépendances africaines mis en œuvre par le président de Gaulle. Ce processus permet « l’accession de chacun des territoires français d’Afrique à une indépendance formelle confiée à des leaders dociles maintenus dans une relation de dépendance, asymétrique et clientéliste », soulignent Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa.

En 1959, l’Armée de libération nationale du Kamerun (ALMK) est créée. La lutte armée s’accompagne d’importants mouvements sociaux, avec une multiplication des grèves. Les maquisards entament une « guerre économique ». Ils sabotent les voies de communication, empêchent les récoltes et menacent les marchés. Des attaques coordonnées touchent des camps militaires, de police, de gendarmerie et des bâtiments publics.

 

La France veut conserver son emprise sur la Cameroun après la décolonisation. L’UPC subit alors une répression camouflée. La torture et des corps qui disparaissent permettent une répression violente tout en préservant les apparences démocratiques. Les gendarmes camerounais collaborent également à cette répression. Ensuite, les services secrets français étendent leurs réseaux sur toute l’Afrique. Jacques Foccart, influent conseiller du président de Gaulle, impose ses réseaux de commerce et de renseignement.

La France mène une guerre contre-révolutionnaire pour anéantir ses opposants. Face à une guérilla massive mais peut équipée militairement, l’armée française sort l’artillerie lourde. Des massacres sont commis au sol et dans les marécages. Des bombardements aériens visent la population civile.

Ensuite, les militaires français participent à la formation de l’armée camerounaise, qui va devenir un pilier du régime. Ce sont les anciens militaires passés par l’Indochine et l’Algérie qui forment les Camerounais à la contre-insurrection, avec ses techniques de torture. Des démonstrations de force doivent imposer la terreur dans la population. Des têtes coupées sont exposées, dans la logique de la guerre psychologique.

 

         

 

Néocolonialisme et dictature

 

La France ne se contente pas du « maintien de l’ordre ». L’emprise coloniale doit perdurer par d’autres moyens. Des accords de coopération permettent à la France de conserver l’exploitation des ressources naturelles. Ensuite, le franc CFA reste contrôlé par la Banque de France. L’ancienne puissance coloniale se réserve également le droit d’intervenir militairement quand bon lui semble. Cette logique qui émerge au Cameroun après la décolonisation s’étend à toute la « Françafrique ».

Le président de la République Ahidjo impose une véritable dictature. L’Union camerounaise (UC) devient le parti unique. Des camps, inspirés de la contre-insurrection coloniale, permettent d’enfermer les opposants au régime. L’armée camerounaise est dirigée par des officiers formés par la France. Une double hiérarchie se développe. Les services de renseignements subissent également l’influence des réseaux Foccart.

 

Félix Moumié incarne toujours l’émancipation des peuples colonisés. Il est empoisonné à Genève par un agent du SDECE, les services secrets français. Mais cet assassinat ne fait que renforcer la détermination des anticolonialistes. Après la mort de Félix Moumié, l’UPC se divise. Les querelles internes recoupent la rivalité entre l’URSS et la Chine maoïste.

Face à la résistance armée, les méthodes de contre-insurrection se banalisent. Dans le Bamiléké, des camps avec barbelés permettent de regrouper la population et de l’isoler des « rebelles ». Des fouilles doivent permettre d’arrêter les personnes en contact avec l’ALNK. Des arrestations et des massacres sont commis pour favoriser la terreur. Des exécutions publiques et les têtes coupées au bord de la route participent à la « guerre psychologique ». La torture se banalise également, loin du respect des conventions internationales. La propagande et la surveillance doivent permettre de réduire l’influence des rebelles.

 

La création de l’Union nationale du Cameroun (UNC) en 1966 permet également la propagande et la surveillance. Le parti unique se fixe comme objectif la construction nationale après l’indépendance. Mais l’UNC dispose de bureaux de renseignements et de milices paramilitaires.

Les réseaux de la Françafrique perdurent au Cameroun. L’industrie pétrolière reste sous le contrôle du néocolonialisme. Elf incarne cette collusion entre l’affairisme et la dictature. En 1982, Paul Biya accède au pouvoir, soutenu par la France. Il reproduit les pratiques de la période coloniales. Fraudes électorales, manipulation de l’appareil judiciaire, répression des contestataires et instrumentalisation des appartenances ethniques lui permettent de se maintenir au pouvoir. Des révoltes éclatent comme en 2008. Les enseignes françaises comme Total, Orange ou PMU sont attaquées. Mais la répression reste violente.

                

            

 

Lutte contre la Françafrique

 

Ce livre reste une somme fortement documentée pour éclairer l’histoire du Cameroun, mais aussi les méthodes de contre-insurrection à la française. Les auteurs font resurgir une histoire méconnue, enterrée évidemment par la France et la dictature du Cameroun.

Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa se penchent sur les méthodes de contre-inssurection. Après l’Indochine émerge la doctrine de la guerre révolutionnaire. La France parvient à vaincre militairement les révoltes les plus puissantes. L’armée s’adapte à la guérilla. Ces méthodes visent à couper la lutte armée de ses soutiens dans la population. Les camps et le contrôle du territoire doivent permettre d’isoler la guérilla. Ensuite, les militaires français accordent une importance centrale au renseignement et à la contre-propagande. La guerre se mène aussi dans l’opinion, surtout pour un pays comme la France qui s’attache à préserver les apparences démocratiques.

Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa montrent également la continuité entre la colonisation et la dictature. Après l’indépendance, le Cameroun reste soumis à des accords militaires et commerciaux. De nombreux pays d’Afrique restent sous la tutelle de la France qui défend ses intérêts économiques et militaires. La dictature réprime son opposition politique avec les même méthodes que l’armée française, qui d’ailleurs n’hésite pas à apporter son aide et son soutien si nécessaire. Les services de renseignement et les fameux réseaux Foccart contrôlent l’Afrique de manière souterraine.

 

Cette description peut sembler plombante et pessimiste. Face à une puissance comme la France, la liberté ne peut pas triompher. Les révoltes sociales et politiques sont condamnées à être écrasées dans le sang. Pourtant, les résistances au Cameroun ont une histoire importante. En creux, Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa retracent également cette lutte pour la libération du Cameroun. L’UPC reste fortement implanté dans la population et conserve longtemps une influence politique. Son ancrage social débouche sur un mouvement de guérilla particulièrement redoutable. La France doit déployer un arsenal répressif redoutable pour en venir à bout.

Mais la lutte du Cameroun reste trop isolée au niveau international. L’Algérie puis le Vietnam éclipsent cette lutte de libération au Cameroun. Surtout, les intellectuels et gauchistes français aiment bien critiquer les dictatures en Amérique latine et se plaisent toujours à dénoncer un axe américano-sionniste. En revanche, la critique des dictatures soutenues par la France se révèle plus confidentielle. Les intellectuels et gauchistes français n’aiment pas vraiment attaquer l’impérialisme dans leur propre pays. C’est pourtant la France qui a développé puis exporté les méthodes de contre-insurrection les plus redoutables. L’extrême-droite et l’extrême gauche se plaisent à dénoncer les complots de la CIA, du Mossad et des Illuminatis. Mais les véritables complots organisées par les réseaux de la Françafrique et du gaullisme restent les plus méconnus. Ces complots ne supposent plus de dénoncer quelques sociétés secrètes plus ou moins romanesques, mais l’ensemble de la classe capitaliste française.

Ce livre sur l'histoire du Cameroun montre également les limites des luttes de libération nationale. Le Cameroun reste une société de classes, avec des groupes sociaux aux intérêts opposés. L'UPC décide de s'appuyer en priorité sur les exploités mais maintient l'illusion d'un peuple uni pour des objectifs d'indépendance qui restent flous. L'Etat français n'a alors aucun mal à instrumentaliser le nationalisme. Il s'appuie sur la bourgeoisie camerounaise et sur son nationalisme modéré pour marginaliser l'UPC. Les luttes de libération nationale doivent s'inscrire dans la lutte des classes pour ne pas sombrer dans les pires dictatures. 

 

Source : Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa, Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), La Découverte, 2011 (réed. 2019)

 

Pour aller plus loin :

Vidéo : Cameroun: Autopsie d'une pseudo independance, mis en ligne sur le site Pensée radicale en construction 

Vidéo : Kamerun ! Histoire interdite, diffusé sur TV5 Monde

Vidéo : Manuel Domergue : « Kamerun ! », diffusé sur le site La conscience de l'éternité 

Radio : Manuel Domergue: «Il y a eu une guerre menée par la France au Cameroun», diffusé sur RFI le 28 juin 2015

Radio : Kamerun, diffusé sur le site de Canal Sud le 5 septembre 2013

 

David Servenay, Cameroun 1955-1962 : la guerre cachée de la France en Afrique, mis en ligne sur le site de L'Obs le 1er janvier 2011

Philippe Bernard , Christophe Châtelot et Philippe Bernard et Christophe Châtelot, "Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique. 1948-1971" et "Au Cameroun de Paul Biya" : une sale guerre oubliée, publié sur le site du journal Le Monde le 10 octobre 2011

Julien Le Gros, La guerre du Cameroun, aux origines de la Françafrique, publié sur le site du magazine Le Point le 13 février 2017

Luigi Elongui, Les ténèbres de la Françafrique, publié sur le site Afrique Asie le 30 décembre 2016 

Odile Tobner, Note de lecture publié sur le site de Survie le 21 mars 2011

Jean-Pierre Bat, Note de lecture publiée dans la revue Afrique contemporaine n° 237 en 2011

Note de lecture publiée sur le site Histoire coloniale et postcoloniale le 13 janvier 2011 

Michel Marc, Note de lecture publiée dans Outre-Mers. Revue d'histoire en 2012

Christine Chevalier-Caron, Note de lecture publiée sur le site Histoire engagée le 21 mars 2017 

 

Jonathan Ludd, Cameroun République Banania, paru dans le journal CQFD n°88 en avril 2011

Simon Gouin, « Une partie de nos dirigeants continuent de regarder l’Afrique comme une vache à lait », publié sur le site Basta le 24 octobre 2011

Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa, La France doit reconnaître la guerre au Cameroun, publié dans le journal Libération le 30 juin 2015  

Enquête sur la françafrique – La guerre du Cameroun, publié sur le site Le Libertaire Bisontin le 5 novembre 2017

Augusta Conchiglia, La « Françafrique » est née au Cameroun, publié dans le journal Le Monde diplomatique de mars 2011

Il ne s'est rien passé au Cameroun, entretien avec Gaelle Le Roy, publié sur le site Dormira jamais

Guillaume Vadot, Il y a 59 ans, la France assassinait Ruben Um Nyobe, publié sur le site Révolution Permanente le 13 septembre 2017

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