Solidarité de classe contre les réactionnaires
Publié le 2 Novembre 2018
Le contexte politique s'assombrit. Les nouveaux gouvernements au Brésil ou en Italie dessinent une tendance peu réjouissante. Le rejet des migrants et les idées réactionnaires deviennent la panoplie indispensable d'une bourgeoisie à l'offensive. Face à cette situation, il n'y a pas de solution miracle. Mais il y a des impasses politiques à clairement éviter. La vieille gauche, comme toujours, se fourvoie et végète dans l'impuissance.
Les médias et les intellectuels de gauche dégainent le citoyennisme antifasciste le plus éculé. L'antiracisme moral reste perçu comme une imposture. De SOS Racisme à SOS Méditerranée, le paternalisme bienveillant devient même détestable. La gauche brésilienne, alignée derrière un PT corrompu, se contente de fustiger le marketing militariste de Bolsonaro. Mais l'exploitation, les inégalités sociales et la misère ne sont jamais évoquées.
Une partie de la gauche décide alors de changer de discours. Mais elle se garde bien d'évoquer la lutte des classes. La stratégie populiste surfe sur la confusion. La France insoumise adopte un folklore franchouillard pour tenter de récupérer la mode nationaliste. Ce discours vise à attirer les petits patrons. Il n'y a plus d'exploiteurs et d'exploités, ni de dirigeants et de dirigés. Il ne reste qu'un peuple fourre-tout qui doit s'unir contre la finance et les élites. "L'Europe", "les marchés", "l'oligarchie", "la caste" sont dénoncés. Mais la classe capitaliste et le patronat sont soigneusement épargnés.
Dans ce contexte, il n'y a plus rien à attendre de la vieille gauche. Sinon sa décomposition. Seules les luttes sociales peuvent faire reculer le racisme et les politiques réactionnaires. Une puissante grève de sans papiers a éclaté en 2008. Les immigrés n'étaient pas uniquement de pauvres victimes, mais avant tout des exploités qui luttent et relèvent la tête. Malgré les tribunes guimauves des médias de gauche, ces luttes n'ont pas disparu.
Des travailleurs sans papiers s'organisent et font grève. La lutte des femmes de ménages est même devenue emblématique. Malgré la sous-traitance et les conditions de vie précaires, elles montrent l'efficacité de la grève. Toutes ces luttent montrent que l'immigration reste une composante importante de la lutte des classes. N'en déplaise aux nationalistes, aux identitaires et aux marxistes de barbelés. Seules les luttes peuvent recréer de la solidarité de classe et améliorer notre vie quotidienne.
Sommaire n°35 :
Ecologie et capitalisme
Marxismes français
Gauchistes en folie