Mafia socialiste : édito n° 16
Publié le 6 Octobre 2014
La vie politique française ressemble furieusement à la série House of Cards qui décrit les manœuvres machiavéliques de l’habile politicien Frank Underwood. Entre le duel au sommet pour le perchoir du Sénat et le retour fracassant de Nicolas Sarkozy, les intrigues se multiplient. Mais c’est Manuel Valls qui endosse le mieux le costume du démocrate dévoré par l’ambition. Applaudit au Medef et à l’Assemblée nationale, il guette surtout les enquêtes d’opinion. Passé par l’UNEF, syndicat étudiant et pépinière d’arrivistes, il se révèle comme un fin stratège à l’assaut du pouvoir.
Un livre percutant de Léon de Mattis évoque l’ascension d’un certain Manuel dans l’appareil du Parti socialiste. C'est un jeune prêt à tout qui s'arrange toujours pour être pris en photo aux côtés de Rocard. Son ambition n’est pas vraiment de changer la société, mais de se construire un bastion électoral dans l’Essonne. Mais il reste toujours dans le cadre de la légalité, bien à l’abri des scandales qui indignent Mediapart et autres citoyennistes benêts. La manipulation et la stratégie pour la conquête du pouvoir ne sont pas des dérives, mais l’essence même de notre chère démocratie. Les politiciens de haut vol maîtrisent tellement les règles de la légalité qu’ils en jouent habillement.
Les frondeurs, présentés comme redoutables et déterminés, sont sagement rentrés à la niche. Valls, entre intimidation et passage en force, calme rapidement les velléités contestataires. Mais, il faut souligner que, du Front de gauche au Front national, les idéologies et programmes s'apparentent à des produits marketing dans le seul but d'accéder au pouvoir.
Les députés "frondeurs", avec Martine Aubry en embuscade, ne présentent aucune alternative politque mais un simple changement de main du pouvoir et de la gestion de l'Etat.
Cet éditorial à la Christophe Barbier, sans la vidéo, révèle surtout qu’aucun changement politique ne peut venir du Parlement, des élections et du petit jeu politicien. Le seul moyen de déstabiliser la politique du gouvernement, c’est la révolte et la colère de la rue. Seul un mouvement social d’ampleur peut permettre d’infléchir le cap de l’austérité. Il semble alors indispensable de souligner les limites des luttes actuelles, souvent isolées, séparées et sectorielles. Le collectif Exploités Enervés propose une analyse de classe pertinente du mouvement des intermittents et précaires, contre la vision d’une grande famille du monde de l’art. Plutôt que de s’épuiser à interpeller les ministres et autres députés, il semble plus important de construire un véritable rapport de force pour renverser la tendance.
Ce numéro ne parle pas du livre de Valérie Trierweiller mais de celui d'une autre icône médiatico-politique : Olivier Besancenot. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Front de gauche semblent adopter une mode libertaire mais conservent leur idéologie réformiste et leurs pratiques bureaucratiques. Diverses approches politiques tentent d’analyser l’urbanisme et ses conséquences sur nos vies quotidiennes. Des universitaires se penchent sur les nouvelles formes de lutte pour décrire leurs caractéristiques communes.
Le plaisir sensuel et sexuel est également évoqué avec la description d’une tradition sensuelle qui traverse l’histoire du socialisme. Ensuite la littérature érotique permet d’attaquer les normes sociales et le conditionnement à l’image du manuel d’éducation de Pierre Louÿs. La littérature érotique se renouvelle pour s’ouvrir désormais aux désirs féminins.
Enfin deux artistes introduisent un rapport ludique à la vie. Marcel Duchamp valorise le scandale et le jeu pour affirmer son refus du travail. Raoul Haussmann permet à la contestation dadaïste de rejoindre l’insurrection spartakiste. La lutte des classes s’accompagne d’un plaisir sensuel et créatif.
Détruire l'urbanisme et son monde
L'imposture du "marxisme libertaire"
Une histoire sensuelle des socialismes
Les "petites filles" contre l'ordre moral
Les femmes et la littérature érotique